Prédication du 26 mars 2017,
temple Port-Royal / Quartier latin (Paris 5 et 13)
Mosaïque du Ve siècle, basilique
Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne (Italie).
Sur Jean
9, 1‑41 (Segond 1910)
1 Jésus vit, en passant, un homme
aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui firent cette question
: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?
3 Jésus répondit : Ce n'est pas que
lui ou ses parents aient péché ; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient
manifestées en lui.
4 Il faut que je fasse, tandis qu'il
est jour, les œuvres de celui qui m'a envoyé ; la nuit vient, où personne ne
peut travailler.
5 Pendant que je suis dans le monde,
je suis la lumière du monde.
6Après avoir dit cela, il cracha à
terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les
yeux de l'aveugle,
7 et lui dit : Va, et lave-toi au
réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé).
Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
8 Ses voisins et ceux qui auparavant
l'avaient connu comme un mendiant disaient : N'est-ce pas là celui qui se
tenait assis et qui mendiait ?
9 Les uns disaient : C'est lui.
D'autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait : C'est moi.
10 Ils lui dirent donc : Comment tes
yeux ont-ils été ouverts ?
11 Il répondit : L'Homme qu'on appelle
Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a dit : Va au réservoir de
Siloé, et lave-toi. J'y suis allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la vue.
12 Ils lui dirent : Où est cet homme ?
Il répondit : Je ne sais.
13 Ils menèrent vers les pharisiens
celui qui avait été aveugle.
14 Or, c'était un jour de sabbat que
Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux.
15 De nouveau, les pharisiens aussi
lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il a
appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois.
16 Sur quoi quelques-uns des
pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le
sabbat. D'autres dirent : Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles
?
17 Et il y eut division parmi eux. Ils
dirent encore à l’aveugle : Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les
yeux ? Il répondit : C'est un prophète.
18 Les Juifs ne crurent point qu'il
eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait
venir ses parents.
19 Et ils les interrogèrent, disant :
Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant
?
20 Ses parents répondirent : Nous
savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle ;
21 mais comment il voit maintenant, ou
qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même,
il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne.
22 Ses parents dirent cela parce
qu'ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que, si
quelqu'un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue.
23 C'est pourquoi ses parents dirent :
Il a de l'âge, interrogez-le lui-même.
24 Les pharisiens appelèrent une
seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Donne gloire à Dieu
; nous savons que cet homme est un pécheur.
25 Il répondit : S'il est un pécheur,
je ne sais ; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que maintenant je
vois.
26 Ils lui dirent : Que t'a-t-il fait
? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ?
27 Il leur répondit : Je vous l'ai
déjà dit, et vous n'avez pas écouté ; pourquoi voulez-vous l'entendre encore ?
Voulez-vous aussi devenir ses disciples ?
28 Ils l'injurièrent et dirent : C'est
toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse.
29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse
; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est.
30 Cet homme leur répondit : Il est
étonnant que vous ne sachiez d'où il est ; et cependant il m'a ouvert les yeux.
31 Nous savons que Dieu n'exauce point
les pécheurs ; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, c'est celui-là
qu'il l'exauce.
32 Jamais on n'a entendu dire que
quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né.
33 Si cet homme ne venait pas de Dieu,
il ne pourrait rien faire.
34 Ils lui répondirent : Tu es né tout
entier dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent.
35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé
; et, l'ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ?
36 Il répondit : Et qui est-il, Seigneur,
afin que je croie en lui ?
37 Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui
qui te parle, c'est lui.
38 Et il dit : Je crois, Seigneur. Et
il se prosterna devant lui.
39 Puis Jésus dit : Je suis venu dans
ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que
ceux qui voient deviennent aveugles.
40 Quelques pharisiens qui étaient
avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent : Nous aussi, sommes-nous aveugles
?
41 Jésus leur répondit : Si vous étiez
aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : Nous voyons.
C'est pour cela que votre péché subsiste.
*
« Il
cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue
sur les yeux de l’aveugle… » Avec nos oreilles et nos yeux de modernes qui
ont tant de difficulté à saisir immédiatement le sens des symboles, une forme
de cécité spirituelle en quelque sorte, avec nos dégoûts hygiénistes aussi,
comment entendre ce sixième verset de notre péricope d’aujourd’hui sans
esquisser une légère moue ? Un léger mouvement (discret, tout de même,
puisqu’il s’agit d’un évangile) de recul, petite absence d’attention ou
haussement imperceptible d’épaule, face à ce trait manifeste de primitivité du
récit de Jean… ?
A
nous détourner, ne serait-ce qu’un peu, du texte, ne sommes-nous pas nous-mêmes
comme cet homme aveugle de naissance devant lequel Jésus passe ? Ne
risque-t-on pas de laisser passer Jésus et ce qu’il a encore à nous
révéler ?
Mais
Jésus, « en passant », vit l’homme aveugle, et il s’arrêta un moment,
dans sa marche vers la passion et la Résurrection. Jésus suspend une nouvelle
fois son « passage », mot qui traduit l’hébreu pessa’h qui nous a aussi donné « Pâque »,
pour nous enseigner qu’il est bien le chemin, la vérité et la vie. La lumière
aussi. Et, encore et toujours, le Fils de l’homme, le Seigneur, le seul
Seigneur…
Alors,
que fait-il donc ici, à pétrir de la terre avec de la salive ? Eh bien, il
fait comme Dieu fit lui-même au jour de la Création de la terre et du ciel
(Genèse 2 :7 ; NBS) : « Le SEIGNEUR Dieu façonna l’homme de
la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et
l’homme devint un être vivant. » Adam, le premier homme fut pétri dans la
terre : c’est d’ailleurs le sens de son nom, comme nous l’indique l’hébreu
de Genèse 2 :7 : « Elohim forma ha-adam
(l’homme), poussière de ha-adama
(littéralement : la terre, la glaise) » ; un jeu de mots
biblique qui trouve son écho latin avec celui-ci : homo-humus…
En
pétrissant la terre avec sa salive, Jésus insuffle, de sa bouche, le souffle de
vie, ou l’eau vive (pensons à la Samaritaine rencontrée dimanche dernier), dans
la matière inerte et aveugle. Il donne la lumière à l’aveugle de naissance et
le mouvement à ce mendiant - puisqu’il l’était aussi - qui restait jusqu’alors
immobile, prostré, à la porte du Temple. « Ses voisins et ceux qui
auparavant l’avaient vu mendiant disaient : N’est-ce pas là celui qui
était assis à mendier ? », confirme le verset 8.
Illuminé
Pourquoi
un tel don ? Un tel cadeau ? L’aveugle de naissance ne demandait
pourtant rien à Jésus. Mais c’est sans doute ça, la façon de faire de la
grâce : donner à celles et ceux qui n’ont rien demandé. Qui n’ont rien
demandé, certes, mais qui ont reçu le don sans question, sans douter, par
simple et bonne foi. Après s’être laissé appliquer de la boue sur les yeux,
sans broncher, l’aveugle de naissance ne discute pas l’invitation de
Jésus : « Va te laver au réservoir de Siloé — ce qui se traduit par
Envoyé. » De fait, l’homme « y alla, se lava et, quand il revint, il
voyait ».
L’aveugle
de naissance est le nouvel Adam, celui qui, par la volonté de Dieu, a mangé le
fruit de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, du bien et du
mal (Genèse 2 :9) !
Dès
lors, le voici illuminé. « Pendant que je suis dans le monde, je suis la
lumière du monde », avait prévenu Jésus, au verset 5, faisant écho aux
prophéties d’Esaïe qui confiaient au Messie la mission d’illuminer les
nations et d’ouvrir les yeux des aveugles : « En ce jour-là, les
sourds entendront les paroles du livre ; de l’obscurité et des ténèbres,
les yeux des aveugles verront. » (Es 29 :18) ; « Alors les
yeux des aveugles seront dessillés, les oreilles des sourds s’ouvriront. »
(Es 35 :5) ; « Moi, le SEIGNEUR (YHWH), je t’ai appelé pour la
justice et je te prends par la main, je te préserve pour faire de toi
l’alliance du peuple, la lumière des nations pour ouvrir les yeux des aveugles,
pour faire sortir de la forteresse le prisonnier et de la maison de détention
les habitants des ténèbres. » (Es 42 :6-7)…
La vérité de fait
Maintenant,
l’aveugle de naissance voit clairement qui est Jésus : « C’est un
prophète », répond-il aux pharisiens qui l’interrogent, une première fois
(verset 17). « Je sais une chose : j’étais aveugle, maintenant je
vois », affirme-t-il aux pharisiens qui le soumettent à la question, une
seconde fois (verset 25), avant d’ajouter : « Jamais encore on n’a
entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si celui-ci
n’était pas issu de Dieu, il ne pourrait rien faire », devant les mêmes
gardiens du Temple (versets 32 et 33).
L’aveugle
de naissance s’en tient aux faits : « Il a mis de la boue sur mes
yeux, je me suis lavé et je vois. » (verset 15) C’est tout !, dans
les deux sens possibles de l’expression… Et aucune insinuation ni menace des
pharisiens ne le détourne de la vérité. Au prix d’être « chassé
dehors » par le « cabinet noir » de Ponce Pilate et d’Hérode,
précédant en cela la très prochaine condamnation fatale de Jésus par les mêmes
« chefs » des Juifs.
L’aveugle
de naissance qui voit représente, en ceci, l’ami de la « vérité de
fait » que la philosophe Hannah Arendt distinguait de la « vérité de
raison », cette vérité première, cette vérité tout court à laquelle Jésus
s’identifie, au centre de la trinité christologique chemin-vérité-vie, dans un
verset à venir de Jean (14 :6) : « Je suis le chemin, la vérité,
et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » Et, comme pour lui, la lumière de la vérité vient nous
ouvrir les yeux.
Aveuglements pharisiens
Elle
vient bouleverser notre inclination à l’aveuglement, par profusion de lumière
et de vérité, comme annoncé par Jean dès le prologue de son évangile :
« Et la lumière luit dans les ténèbres… » (1 :5) ;
« Survint un homme, envoyé de Dieu, du nom de Jean. Il vint comme témoin,
pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Ce n’est
pas lui qui était la lumière ; il venait rendre témoignage à la lumière.
La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain ; elle
venait dans le monde. » (1 :6-9)…
Mais
par aveuglement, les hommes s’obstinent à nier la vérité, même quand elle est
de l’ordre de la révélation.
Reprenons le prologue de notre évangile : « Et la lumière luit
dans les ténèbres, et les ténèbres ne
l’ont pas reçue » (1 :5) ; « La lumière / Parole
était dans le monde, et le monde est venu à l’existence par elle, mais le monde ne l’a jamais connue. Elle
est venue chez elle, et les siens ne
l’ont pas accueillie… » (1 :10-11)
Quant
aux pharisiens de la péricope de ce soir, leur persévérance dans le rejet du
témoignage de l’aveugle miraculé nous démontre combien l’aveuglement est de
l’ordre de la surdité volontaire : « 26 Ils lui dirent : Que
t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? 27 Il leur
répondit : Je vous l’ai déjà dit, et vous
n’avez pas écouté ; pourquoi voulez-vous l’entendre
encore ? »
A l’ère de la post-vérité
Et
nous-même ? N’est-il pas à propos, plus que jamais, de nous interroger sur
l’ère de la « post-vérité », dite aussi « politique
post-factuelle », dans laquelle nous sommes entrés. N’y a-t-il pas
nécessité de nous inquiéter de toutes les nouvelles stratégies de manipulation
des opinions publiques à des fins électorales, parce qu’elles sont plus
puissantes que jamais ? Stratégies de communication pour lesquelles « les
faits objectifs ont moins d’influence dans la formation de l’opinion publique
que les appels à l’émotion et aux croyances personnelles », selon
l’édition 2016 du Dictionnaire d’Oxford
(Oxford Dictionnary)…
C’est, en 1992, dans un essai de l’écrivain
américain Steve Tesich, publié par la revue The
Nation, que le concept de « post-vérité » est apparu pour la première fois.
Il y traitait de l’affaire de l’Irangate et de la guerre du Golfe. « Nous,
en tant que peuples libres, avons
librement choisi de vouloir vivre dans un monde de post-vérité »,
écrivait-il alors. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais, moi, je
m’inquiète de l’avènement de cette ère de la post-vérité.
Dès 1964, Hannah Arendt, la philosophe célèbre
des Origines du totalitarisme (New
York, 1951), craignait « que le sens par lequel nous nous orientons dans
le monde réel se trouve détruit ».[1] Or nous
le savons bien, il y a une relation organique entre le mensonge généralisé et
la montée de la violence. Dans ses essais réunis en 1972 sous le titre Du mensonge à la violence, la même
Hannah Arendt a parfaitement établi cette dialectique morbide entre le mensonge
et la violence.
Faisant, comme d’autres, la
comparaison entre les années 1930 et la période actuelle, Edgar Morin
confiait, il y a peu : « Tout au long de ces années 1930,
l’Occident a été dans un état d’aveuglement permanent, accumulant erreurs et
illusions. Sommes-nous dans une situation comparable ? Nous avons la
chance de ne pas avoir un voisin hégémonique susceptible de déclencher la
guerre. Mais nous sommes dans un même somnambulisme. » [2]
Alors, comment ne pas nous souvenir aussi de
cette Europe, apparemment prospère et rationnelle, qui, en 1914, s’est laissée
engloutir dans la Première Guerre mondiale à la suite d’un seul attentat commis
à sa périphérie ? Dans le chef-d’œuvre qu’il a consacré à l’été 1914,
Christopher Clark a parfaitement démonté les mécanismes par lesquels « les
somnambules », c’est-à-dire à
peine quelques dizaines de gouvernants des pays européens, ont conduit les
peuples à une boucherie sans précédent dans l’Histoire.[3]
De son côté, l’historien Marc Ferro analysait
récemment, dans L’Aveuglement, comment
non seulement les dirigeants politiques mais aussi les peuples ont été et sont
toujours « tellement aveugles devant la réalité ». Et Ferro de
rappeler que « la durée de la Grande Guerre, la montée du nazisme,
l’extermination des Juifs, Mai 68, la chute du communisme, l’attaque du
11 septembre 2001, les crises économiques ou la montée de l’islamisme
radical [furent] autant d’épisodes de notre siècle qui ont bouleversé l’ordre
du monde et qui nous ont pris au dépourvu… »
[4]
Apocalypse
De même, René Girard nous alertait déjà, en 2007,
de l’actuelle logique de guerre comme « montée aux extrêmes »[5].
« Cette montée vers l’apocalypse[6],
prophétisait-il, est la réalisation supérieure de l’humanité. J’en suis venu à
un point décisif : celui d’une profession de foi, plus que d’un traité
stratégique, à moins que les deux mystérieusement s’équivalent, dans cette
guerre essentielle que la vérité livre à la violence. […] Satan est l’autre nom
de la montée aux extrêmes. »
Satan ?!!!
Oui, Satan ! Car c’est bien du grand combat
eschatologique de Dieu contre Satan, du Messie – Jésus-Christ – contre
l’antéchrist (tel qu’il apparaît dans les épîtres de Jean et dans la deuxième
épître de Paul aux Thessaloniciens), du Bien contre le Mal et de la Vérité
contre l’aveuglement qu’il s’agit ici, dans ces versets de l’évangile de Jean.
Ici où Jésus se révèle à l’aveugle de naissance
comme prophète, Fils de l’homme et même Seigneur, seul digne d’adoration.
Ici, où le combat de la lumière de la vérité
contre les ténèbres de l’aveuglement a une couleur d’Apocalypse, c’est-à-dire
de révélation.
Ici, où l’avènement du Royaume n’est pas
un événement futur, séparé du présent et relégué à la fin des temps, mais
plutôt quelque chose qui doit orienter dès maintenant la conduite
de tout chrétien, une lumière qui doit inspirer à tout instant la conscience de
nos décisions dans le monde.
Décider de se
maintenir dans l’aveuglement, le spectacle et le divertissement, où accepter de
retrouver la vue sous le faisceau lumineux de la vérité de fait, par
exemple ?
Dans sa
deuxième lettre aux Thessaloniciens (chapitre 2),
Paul écrivait : « Car déjà le mystère du mal est à l’œuvre... Alors
se révélera le Sans-loi (littéralement l’homme de l’anomie, ho anthropos tes anomias), que le
Seigneur Jésus détruira par le souffle de
sa bouche, qu’il réduira à rien par la manifestation de son avènement.
L’avènement du Sans-loi se produira par l’opération du Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de
prodiges mensongers, et avec toutes les tromperies
de l’injustice pour ceux qui vont à leur perte, parce qu’ils n’ont pas accueilli l’amour de la vérité pour être
sauvés. » (Versets 7-10)
Alors, vive la lumière ! Et vive la vérité !
Amen !
[1] Hannah Arendt, La
Crise de la culture, Gallimard, coll. Folio, 1972, pp. 327 à 330, dans le
chapitre « Vérité et politique ».
[2]
Edgar Morin, « Nous sommes condamnés à résister », propos recueillis
par Éric Aeschimann et François Armanet, L’Obs,
21-27 mai 2015, p. 80 et 81.
[3]
Christopher Clark, Les Somnambules. Été
1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre, Flammarion, 2013, et
coll. « Champs », 2015, p. 20.
[4]
Marc Ferro, L’Aveuglement. Une autre
histoire de notre monde, Tallandier, 2015.
[5] René
Girard, Achever Clausewitz, 2007, op. cit., p. 355-364, nouv. éd. 2011, op. cit., p. 353-362.
[6]
Du grec ἀποκάλυψις/apokálupsis qui signifie « dévoilement »,
« révélation », bien plus que « catastrophe ». Le
prophétisme du Jean de l’Apocalypse est parfaitement établi par le travail
exégétique monumental de Pierre Prigent : L’Apocalypse de saint Jean, Labor et Fides, éd. revue et augmentée,
2014.
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