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vendredi 11 octobre 2024

RADIO - "Regard protestant" / RCF - Pourquoi tant de haine de la nature ?

 RCF en Bourgogne – Regard protestant – vendredi 11 octobre 2024

Bonjour à toutes et à tous !

Chère auditrice, cher auditeur, c’est une question pénible que je souhaite poser aujourd’hui devant vous.

« Mais pourquoi tant de haine ? »

Question pénible, mais inévitable, il me semble, en ce « temps déraisonnable ».

Car partout dans le monde, y compris en Europe, j’entends ce refrain du poème d’Aragon, bilan moral au vitriol de la Première Guerre mondiale*, ces strophes merveilleusement chantées par Léo Ferré :

C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens…

* Le texte de la chanson est issu du poème « Bierstube Magie allemande », publié dans le recueil Le Roman inachevé (1956), qui évoque les années 1918-1919…

Cliquer sur l’icône pour accéder à l'émission (audio) "Regard protestant" de RCF

Pourquoi tant de haine, donc ?

Mais, maintenant, actualité oblige, je vous propose de resserrer un peu la question. Pourquoi tant de haine de la nature ? Et même, pourquoi tant de haine du loup ?

mardi 21 avril 2015

Edgar Morin : « L’encyclique Laudato Si’ est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation »

Pour ce sociologue non croyant, l’encyclique du pape François offre cette vision complexe de l’écologie qu’il appelle lui-même de ses vœux.

Vous n’avez pas hésité, après l’avoir lu, à qualifier l’encyclique Laudato si’ (La Croix du 19 juin) de providentielle. Qu’est-ce à dire ?
Edgar Morin : Providentielle, non pas dans le sens de la divine providence ! Mais nous vivons dans une époque de désert de la pensée, une pensée morcelée où les partis qui se prétendent écologistes n’ont aucune vraie vision de l’ampleur et de la complexité du problème, où ils perdent de vue l’intérêt de ce que le pape François dans une merveilleuse formule reprise de Gorbatchev appelle « la maison commune ». Or cette même préoccupation d’une vue complexe, globale, au sens où il faut traiter les rapports entre chaque partie, m’a toujours animé (2).
Dans ce « désert » actuel, donc, voilà que surgit ce texte que je trouve tellement bien pensé, et qui répond à cette complexité ! François définit « l’écologie intégrale », qui n’est surtout pas cette écologie profonde qui prétend convertir au culte de la Terre, et tout lui subordonner. Il montre que l’écologie touche en profondeur nos vies, notre civilisation, nos modes d’agir, nos pensées.
Plus profondément, il critique un paradigme « techno-économique », cette façon de penser qui ordonne tous nos discours, et qui les rend obligatoirement fidèles aux postulats techniques et économiques pour tout résoudre. Avec ce texte, il y a à la fois une demande de prise de conscience, une incitation à repenser notre société, et à agir. C’est bien le sens de providentiel : un texte inattendu, et qui montre la voie.