Philippe Lasserre est mort il y a un an, le dimanche 3 novembre 2019, alors qu’il était dans sa quatre-vingt-sixième année. Sa vie, tissant harmonieusement l’engagement social et humaniste avec l’attachement à la Bible et une foi protestante chevillée à toute sa personne, nous semble inspiratrice de courage et d’espérance, surtout en ces temps assombris par tant d’incertitudes.
Photo prise par Philippe Lasserre, le 15 novembre 1998, devant le temple Port-Royal (21, bd Arago, 75013 Paris) |
Article publié par Réforme (2 novembre 2020)
En revenant sur l’essentiel de son parcours existentiel,
professionnel et spirituel, comment ne pas être frappé par la profondeur de son
engagement dans le monde et la vie collective ? Comment ne pas y voir une
fidélité constante à l’esprit et à l’action de résistance qui anima ses
parents, Georges et Berthie, pendant l’Occupation allemande, alors qu’il était
encore un enfant, certes, mais déjà parfaitement conscient et même
participant ? En effet, à l’âge de 9 ans seulement, il était tout de même
chargé de guider discrètement vers le chalet familial les familles juives qui
débarquaient du train à la gare du village, en vallée de Chamonix[1].