La relecture de l’Évangile de Jean permet au philosophe François Jullien de montrer, « sans y entrer par la foi », combien le christianisme est toujours une « ressource » féconde pour connaître « la vérité qui fait vivre ».
Ressources du christianisme,
de François Jullien,
Éditions de L’Herne, 2018, 128 p., 8 €
Le titre de ce petit livre n’est pas trompeur. Et si François Jullien ne précisait, dès son introduction, qu’il entend « dresser le bilan de ce que le christianisme a fait advenir dans la pensée » sans, pour autant, « y entrer par la foi »,
le chrétien pourrait y lire une quasi-apologie de sa religion. Car la
relecture philosophique de l’Évangile de Jean permet à l’éminent
helléniste et sinologue, auteur d’une quarantaine de livres traduits
dans plus de vingt-cinq langues, de démontrer combien le christianisme
originel nous offre d’abord, entre autres bienfaits, la possibilité de
ne pas confondre « psuché », le simple fait d’être vivant, avec « zôé », la vie délivrée de son enlisement dans le monde.