Convaincu que l’histoire éclaire l’avenir, Jean Picq relit ce que furent les temps forts des rapports entre le politique et le religieux, depuis la chrétienté.
Politique et religion. Relire l’histoire, éclairer le présent,
de Jean Picq,
Les Presses de Sciences-Po, 2016, 224 p., 14 €
C’est
un cours magistral, c’est-à-dire dont la maîtrise de la forme n’a
d’égal que la vigueur du fond. Sur des sujets si ravivés, aujourd’hui,
que le rapport de la religion et du politique, la succession du
théologico-politique et de la laïcité, l’autorité intellectuelle d’un
professeur qui enseigne depuis une vingtaine d’années la philosophie
politique et l’histoire de l’État à Sciences-Po, est la bienvenue.
Les vertus de la séparation du spirituel et du temporel
Des deux cités de saint Augustin jusqu’aux pages contemporaines consacrées à « la mondialisation et l’islam », l’histoire du « couple politique et religion » est rythmée par les grands moments de la sécularisation et de la laïcisation de l’Occident : Lumières, révolutions du XVIIIe siècle et séparations des Églises et de l’État au début du XXe siècle…
L’auteur ne manque pas d’insister sur les vertus de la séparation du
spirituel et du temporel, de la liberté de religion et, surtout, du
principe de raison, lequel devrait, selon lui, continuer de régir les
relations politiques « au service de la paix civile ». Face à la violence croissante des intégrismes, comment ne pas se laisser convaincre par cette leçon ?
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