C’est la plus dérangeante de toutes les devises de la théologie protestante parce que c’est celle qui nous parle le plus directement. Elle retentit aux oreilles de ceux qui fondent des sociétés dans lesquelles l’honneur, la face, sont les critères pour dire la valeur d’une personne. Nous sommes encouragés à intégrer que l’on est quelqu’un parce qu’on a une réputation, des décorations, parce qu’on n’est jamais mis en défaut publiquement, parce qu’on n’avoue jamais qu’on ne sait pas. On se sent fort parce que nos stratagèmes pour n’être jamais mis à nu dans notre vulnérabilité fonctionnent plutôt bien. Mais tout cela est vain, buée, comme dirait Qohélet, lorsqu’on le rapporte à ce qui est ultime. Les hommes sont des créatures merveilleuses, mais gardons-nous de rechercher fébrilement la gloire car l’ultime n’est pas humain mais divin. Il est notre quête, ce qui nous fait tendre vers le sens, la vie. Ainsi, affirmer « à Dieu seul la gloire » est finalement aussi source d’une libération pour l’homme.
Évangile & liberté n° 332, octobre 2019 / abonnement
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire